Parce qu'en vrai dans ma tête, c'est comme ça que ça se passe.
En musique: n'importe quel Requiem, pourvu qu'il soit bien triste.
Partir. Rester. La Bretagne. L'Islande. La mer. La montagne. Rester. Faire le vide. Tout virer. Tout jeter. Trop lourd, trop gros, trop encombré.
Faire le ménage. Tout dégager de ce qui est vieux et sent le renfermé. Ne pas garder ce qui dérange. Se débarasser des souvenirs inutiles. Préférer le néant plutôt que quelque chose qui ne va pas.
Se projeter. Contre un mur. Puisque visiblement tu as tout faux.
***
Cher monstre, s'il te plaît, épargne-le. Il a si peur de tomber au fond du lac. Sourire et être touchée. L'imaginer. Sourire, encore, à l'envie de le repêcher. Il me manque, ne lui dis jamais. J'ai donné ma parole, pas d'ambiguité. Mais protège-le car je l'aime bien et je ne veux pas qu'il ait mal.
***
Ne pas dire un mot de plus. La chute est si folle. Et l'on peut tomber si bas. La conversation de trop. Il n'est jamais trop tard pour apprendre qu'au jeu de l'amour tu es un mélange entre Saddam Hussein et Margaret Tatcher. La dégringolade. Exhumation des dossiers. Nuage de poussière au dessus d'une histoire qu'on aurait voulu se terminer proprement. Passons. Tu tombes, mais tu te tais, car tu sais que ceux qui hurlent en se jetant d'un toit s'écrasent comme les autres, mais ils finissent aphones.
***
Sourire. Penser au monstre et à l'homme qui a si peur de tomber. Retour au calme. Dormir. Ne pas rêver de sa propre chute au fond du lac. La pierre autour du cou.