Les envies ne meurent jamais, elles ne font qu'hiberner

En musique: Bernard Lavilliers - On the road again

L'homme qui voulait vivre sa vie est un livre pas comme les autres. D'un genre un peu bizarre. Qui commence comme un roman posant des questions existentielles et qui soudain vire au polar. Un polar que tu ne lis pas juste pour l'intrigue mais aussi parce que certains paragraphes te parlent vraiment et parce que tu te surprends à te dire que tu aurais aimé les écrire toi-même.

Ce livre de Douglas Kennedy raconte l'histoire de Benjamin Bradford, un homme qui a socialement réussi: un poste important dans un cabinet d'avocats, une femme au foyer qui s'occupe de leurs deux fils dans une grande maison. En apparence tout baigne. Derrière le rideau, Ben vit avec le remors de ne pas avoir réalisé son rêve, celui de devenir photographe, et Beth sa femme, une écrivain ratée, noie son ennui en achetant des meubles d'époque et trompe son mari. Ben aimerait avoir le courage de tout quitter. Si ces enfants n'étaient là pour le faire hésiter, il plaquerait tout pour aller vivre ailleurs. La vie se chargera de l'aider. En passant par des drames qui obligent à prendre des décisions radicales. Ou comment tirer un trait sur sa vie pour se sauver, repartir à zéro quand le compteur n'est pas neuf et qu'abandonner une vie, c'est accepter de tout quitter, même ce(ux) que l'on aime. Il n'y a pas de demi mesure dans la fuite.

L'homme qui voulait vivre sa vie touche du doigt les vraies questions qui se posent lorsque l'on décide de fuir sa vie pour en recommencer une autre, même si son style d'écriture se lit plus facilement qu'un livre vraiment sérieux sur ce sujet. Avec l'idée que ce genre de départ définitif n'apporte pas forcément la liberté que l'on espère et que ce n'est qu'un choix parmi d'autres. La vie où qu'elle ait lieu n'est qu'une série d'évènements plus ou moins prévisibles auxquels il faut s'adapter, et tout quitter du jour au lendemain ne donne pas davantage de prise sur elle.

Comments

[Lili]

on m'a rabattu les oreilles avec cet écrivain et ce livre...va falloir que je m'y mettes :-)

et 2 coms en 1 : j'adore Tatiane DE Rosnay :-)