Tu t'allonges dans le moule de la bonne humeur. Et tu clignotes.
En musique: Jingle Bells, évidemment
** vous allez voir, ce billet va vous remonter le moral, il est beaucoup, beaucoup plus fun que le précédent **
Dans un mois, c'est Noël.
Il y en a que cette perspective réjouit. Moi, elle me décourage.
D'aussi loin que je me souvienne, je n'ai jamais aimé Noël. J'ai certains souvenirs de sapin inondé de cadeaux et au fond de moi, une tristesse violemment silencieuse que je m'interdisais de dire. Pour ne pas faire de la peine à ma mère qui s'était pliée en quatre pour le rendre magique. Ma tristesse était simple, je voulais une vraie famille. Mon père, ma mère, ensemble, heureux. Et je savais que pour ce rêve-là, le Père Noël ne pouvait rien.
Le rêve d'une vraie famille est toujours bien présent, aussi illusoire et lointain que d'habitude, et ma gravité à l'approche de Noël est toujours la même.
L'année dernière, nous étions neuf, avec le sentiment d'être une étrangère au milieu d'une fête qui ne me concernait pas. Avec dans un coin de mon coeur, le père dont j'étais allée chercher quelques affaires deux jours plus tôt. La conscience d'un rêve d'enfant définitivement mort au milieu de gens qui s'aiment et qui s'amusent. Cette année, les huit invités ont plié bagage.
Ce qui m'angoisse, c'est que pour la première fois en neuf ans de vie professionnelle, je vais devoir prendre des vacances car mon entreprise ferme. Travailler à cette période a toujours été pour moi une nécessité. Pour échapper à l'ambiance de Noël. Si bon enfant, si dégoulinante, si temporairement généreuse, si gâtée, si superficielle. Pour ne pas rester sans rien faire. Et éviter d'observer la folie du monde en paillettes.
Je redoute cette fin d'année, comme je les redoute toujours. Les questions, auxquelles je ne sais jamais s'il faut mentir pour avoir la paix ou être honnête quitte à passer pour une fille un peu bizarre. Et parce que les autres ne comprennent pas quand tu leur dis que ta famille, c'est deux personnes. C'est comme si tu avais oublié de compter des gens. Comme si tu n'avais pas compris la question. Comme si des gens normaux passaient forcément Noël autour d'une grande table.
Dans un mois, c'est Noël, et aujourd'hui, j'ai déjà hâte que les prochaines vacances soient finies.