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La Vie Trampoline
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30 août 2011

Comment faire une grosse bulle

En musique: le tic tac d'une vieille horloge (mais sans le coucou)

Ce matin, au bureau, il y a eu un moment où j'ai failli prendre mon sac et partir.

J'ai frôlé cet instant, j'ai senti le vent de la balle qui effleure, et il s'en est fallu de peu. La folie a bien manqué de s'emparer de moi. Au pire ai-je eu les larmes aux yeux d'épuisement. Mais je suis restée.

J'ai reçu un email. Un simple email, envoyé pendant la nuit par une grande chef supposée en vacances (du genre de grande chef en vacances qui s'ennuie et rêve de se sentir irremplaçable, le genre de grande chef qui travaille en congés et attend de tout le monde que l'on fasse comme elle). A neuf heures, des collaborateurs allemands qui me relancent. "J'imagine que tu as bien avancé". Entre une heure et neuf heures du matin, certainement pas. Tu réponds, en faisant la grossière erreur de te justifier. Parce que le client veut une réponse avant 14h tapantes. Et que tu ne pourras pas. Sa demande est absurde, et tenter d'y apporter une solution en si peu de temps est le meilleur moyen de partir dans le mur.

A onze heures trente, l'allemand t'explique que finalement le client veut sa réponse à midi. Dans trente minutes, donc. Ce qui n'était pas possible pour 14h doit donc devenir faisable pour midi. Bien.

A cet instant de non-sens, j'ai eu le sentiment d'un train qui s'emballe et qui déraille. L'impression d'un impossible dialogue, d'une perte totale de contrôle, l'impression d'être un instrument sans pouvoir, juste un instrument, à qui l'on ne demande pas de penser mais d'obéir, dans la plus illogique des stupidités. Tais-toi. Et surtout ne te pose pas de questions. Il sera temps plus tard de t'accuser si tu t'es trompée.

J'ai failli partir. Prendre mes affaires et leur dire salut. Ne plus jamais revenir, et surtout cesser de rendre des comptes.

Le burn out, oui, quand ton cerveau grille à petit feu et que tu sens que la moindre étincelle peut allumer l'incendie. Lorsque tu sens que tu pourrais partir en vrille, emportée par la folie du monde.

Un fil m'a retenue aujourd'hui, mais je crois bien que c'était le dernier.

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Commentaires
P
Je comprends tout à fait ;-)<br /> Le problème est aussi que mon Chéri est plus éponge que canard... alors il absorbe, il absorbe, jusqu'à la goutte d'eau qui fait déborder!<br /> 3 ans de procédure??? La vache...<br /> <br /> Et c'est très difficile à expliquer aux autres ce qu'il vivait, quand on voit ça de l'extérieur, on pense qu'il est vraiment "poire" (pour parler poliment!) de se laisser faire ainsi, mais ça a commencé doucement, et c'est allé crescendo, jusqu'au point de rupture.<br /> C'est le principe de la grenouille que l'on met dans une casserole, on allume le feu dessous, ça chauffe et elle finit par se laisser bouillir sans même penser à s'échapper, alors que si tu essaie de coller la même bestiole dans l'eau déjà bouillante, en un bond elle est au dehors. <br /> <br /> Au final tu termine en pensant que tu n'es qu'une merde de n'avoir pas pu "tenir", que tu aurais pu encore en faire plus (l'été 2009, ses vacances ont été annulées 2 jours avant le départ, il bossait 5 jours/7, 10h/jours (plus 50 minutes de trajet matin et soir...)), et on arrive même à te convaincre que tu fais mal ton travail...
P
Ce que je voulais dire, c'est qu'on peut souvent s'expliquer entre hommes (ou femmes), dans des petites boites, et que je me suis toujours permis de répondre sèchement à mon boss que la nuit je dors, par exemple, et que s'il a des choses à me dire, il attend les heures ouvrables...<br /> En fait oui, l'exemple est assez mal venu, je dois seulement dire que je suis sans doute assez insensible au stress, mais bon, on pourrait en parler des heures.<br /> En tout cas, ce qu'a vécu ton homme, je viens de le vivre il y a trois ans avec un grand connard, un ami de 15 ans soit-disant, mais ce n'est pas pour autant, même si j'ai particulièrement morflé, que je me suis mis dans une situation de stress particulière. Faut dire qu'à cette période, j'ai particulièrement accumulé les emmerdes, mais je suis dur au mal. Pour moi, après 3 ans de procédure, les prud'hommes se jugent début octobre.<br /> Mais je dois être une réincarnation de canard, la connerie humaine glisse sur moi sans m'atteindre, et c'est pas si près de la retraite que je vais mettre ma santé en jeu.<br /> Savoir prendre de la distance, j'ai souvent su...
E
Aaah mais c'est pour ça que ton email me disait quelque chose! :) <br /> C'est clair que les parents ne sont pas toujours les meilleurs conseils pour ça... Ma mere ça la ferait hurler que je lui dise "je me casse et tant pis si je n'ai rien"!!
P
Je suis tes blogs depuis... un bon moment (même si parfois du mal à te retrouver, je finis toujours par y arriver ;-)), je sais que tu sais déjà ce que c'est (hélas...).<br /> Chéri aussi avait déjà "burn-outé", suite à la fermeture de l'entreprise où il bossait depuis 7 ans, il avait été "reclassé" mais se retrouvait à faire un boulot de bureau n'ayant que de très loin un rapport avec son emploi, il a tenu 3 mois, et par chance, la DRH était humaine (si, si, ça existe !!)(même que celle de sa boite actuelle est super aussi) et a tout fait pour qu'il parte dans les moins mauvaises conditions possible (en gros abandon de poste officiellement, pour avoir droits au chômdu derrière). Il avait retrouvé du travail 2 semaines plus tard (dans la boîte du connard).<br /> Mais il était prêt à se barrer sans rien de toute façon, et j'étais totalement d'accord avec ça. <br /> Va faire comprendre ça à tes parents déjà tiens... <br /> Il a aussi la chance d'avoir une psy(chiatre) en or, le meilleur conseil qu'elle lui ait donné "soyez égoïste, pensez d'abord à vous".
E
Bonjour Pascale,<br /> Si tu savais comme ton message résonne chez moi et résonnera - je le sais - chez certains de mes lecteurs-amis. Merci d'avoir laissé tes réflexions.<br /> La bonne nouvelle, c'est que j'ai déjà fait un burn out, en 2006, et j'ai mis 2 ans à m'en remettre. Alors je crois que j'ai un systeme de fusibles qui sautent avant que tout ne grille. Il faut simplement franchir le pas, ça n'est pas simple... mais je suis completement d'accord avec toi: ce sont souvent les cons qui te pourrissent la vie qui comprennent le moins où est le problème. Le souci c'est que leur résistance à la remise en cause fait aussi partie des choses qui te minent.<br /> A bientot,<br /> Emmanuelle
La Vie Trampoline
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