Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
La Vie Trampoline
Derniers commentaires
25 août 2010

Mon cœur est fait de pierres qui ont l’odeur de mon enfance

En musique: Renaud - Mistral Gagnant

Inondation d’émotions cette dernière semaine. Quand tu crois ton cœur sec alors qu’il déborde.

Entrer dans cette maison qui n’attendait que toi, sentir cette odeur si particulière, celle de ton enfance qui est restée et ne partira jamais, entendre résonner tes éclats de rire quand tu faisais des blagues, revoir ta grand-mère la cuillère pleine de chocolat rire autant que toi. Du temps où les choses n’allaient pas trop mal. L’enfance encore, quand tu te surprends à monter les marches en sautant. Comme quand tu étais petite et que tu sentais l’océan. Respirer fort dans l’édredon. Crier de joie. Et pleurer.

Le réconfort. Quand tu fais le tour du jardin en te disant que cet endroit est magique. Des larmes d’un coup. Parce que tu aimerais bien le partager avec quelqu’un qui ressentirait le même attachement viscéral que toi pour cette terre granuleuse.

Ne plus jamais repartir, rester ici toujours. L’amour aux tripes pour tout ce que cette maison représente.

Tu ne peux t’empêcher de réfléchir. Encore et toujours. A tout ce qui s’est dit ces derniers jours. Au mal que ça t’a fait. Tu n’aurais jamais du parler d’adoption. C’était un sujet trop sensible. Et puis c’était trop tard, cela ne servait à rien. A quoi bon? Tu t’es pris un ramassis d’horreurs dans la tête. Si mal. Tu as mal de ça. Même pas du reste. Juste de ça.   

La maison, encore. Celle qui a vu les femmes de ta famille remonter la pente. Le refuge qui les a relevées. Tu feras pareil. Tu te relèveras et tu repartiras, plus forte que jamais. En te demandant s’il est possible qu’un jour tu t’écroules pour de bon.

Tu penses à ces derniers mois. Au soleil qui est entré dans ta vie, et qui en est reparti. Une page à tourner, encore. Et combien en reste-t-il? La musique du temps qui reste.

Un matin aux aurores, voir la mer, comme un appel irrépressible. Le jour se lève à peine. Tu es seule sur cette plage de ton enfance, tout est calme, et tu le vois, ce soleil que tu pensais parti, se dresser lentement sur les bateaux au dessus de l’eau. Spectacle somptueux rien que pour tes yeux. Il t'attendait, lui. Tu sais ce que tu es venu puiser et ce n’est pas du courage.

C’est avec lui que tu veux partager cet instant, tu envoies ta pensée de l’autre côté du monde, et tu t’en vas.

Publicité
Commentaires
C
Vous vous valez bien tous les deux pour les envolées lyriques ! <br /> J'aime bien aussi suivre la trajectoire du soleil ou regarder la lune quand elle est bien brillante dans le ciel austral et je me dis que eux, ils voient de là-haut ceux que j'aime et qui sont si loin de moi.<br /> Bises tendres à toi Emma
P
Ouais, Phil et ses envolées lyriques ;o)<br /> Tu en es une autre, tiens ! Je ne te savais pas si accro à ta terre (ta mer ?)...<br /> Juste pour toi, et pour poursuivre notre dernière conversation, cette photo postée il y a longtemps http://loeildephilemon.wordpress.com/2009/09/09/refuge/<br /> Et pour la baignoire à remous, je pencherais plutôt pour un jacuzzi sous les étoiles, ou alors tout simplement le reflux dans le port de Locquémeau...<br /> Et promis, on se fera le lever chez toi, et le coucher chez moi, soyons fous ;o)
E
Phil et ses envolées lyriques :)<br /> Non, mais plus sérieusement, on se comprend, surtout que toi tu connais mon coin. J'échange le lever et le coucher dès que tu as l'eau potable (et la baignoire à remous, évidemment) <br /> ;)
P
Il est des lieux comme ça, des matrices, des antres, où quoiqu'il arrive, on se sait protégé, où on n'a pas peur des bruits, où les souvenirs se magnifient...<br /> Et quand en plus, c'est aussi beau au dehors que c'est bon au dedans, on peut se sentir tellement près d'un Eden, et sans doute invulnérable.<br /> Je le vois encore, ce petit port, les rochers plats de la grève, et je regrette de ne t'y avoir croisée, sans un mot, en regardant de l'autre côté de la jetée le soleil.<br /> J'en ai un souvenir je pense aussi intense que toi, un lever aux aurores, et des huitres mangées à même le rocher, les pieds dans l'eau à la marée remontante.<br /> Ma terre est désormais plus granitique, et elle est magnifiquement belle au couchant, quand le soleil rond et rouge tombe dans la mer, si vite, si beau...<br /> J'échangerais volontiers un lever chez toi contre un coucher chez moi, sans se plaindre, toujours avancer, et le sourire...<br /> Ton texte me renvoie à des jours perdus que je me réinvente. Merci
La Vie Trampoline
Publicité
Archives
Publicité