Un jour, Madame, la permanente sera à nouveau à la mode, croyez-moi!
En musique: Sheryl Crow - Run baby run
Aujourd'hui, nous illustrerons l'équation suivante:
coiffeur = (opération à haut risque) x (ton capital poisse naturel)
Hin, hin, hin.
Dernier jour de congé, tu n'as pas un millimètre carré de bronzage, alors tu te dis que pour faire diversion face aux collègues le lendemain, un passage chez le coiffeur serait une bonne idée.
Hin, hin, hin.
C'est oublier que si ça tourne mal, tu vas vraiment faire pitié et les gens vont même se relayer à ton chevet pour t'offrir un café. Juste pour que tu ne perdes pas la raison avant tes prochaines vacances. Dans quatre mois, à Noël, comme tu aimes. Dans la joie et l'amour fraternel.
Bref.
Tu vas chez Franck P., le coiffeur des stars. On te met dans un coin, on va même t'oublier pendant vingt minutes, tu vas te demander ce qu'il se passerait si tu te barrais sans rien dire, mais vu que tu as déjà le peignoir volant et la serviette qui gratte autour du cou, tu n'oses pas.
Une grande quille à lunettes finit par avoir pitié (déjà) et décide de s'occuper de ton cas.
Tu expliques ce que tu veux: préserver le devant, mais raccourcir derrière. A priori pas de quoi friser Barbie, mais tu sens que ça ne va pas être immédiat. Elle te répond toute excitée: "on va vous faire une petite coupe sportive".
Hin, hin, hin.
C'est bien connu, tu es une femme sportive. Pas sexy, élégante, parisienne, fatale. Non, sportive. Autant dire que tu vas pouvoir appeler William Carmimola pour passer sans transition dans l'émission Belle Toute Nue, histoire de te réconcilier avec ton corps tout entier.
Elle commence par te faire un shampooing, et tu sens déjà que ça n'est pas son fort. Elle te mousse les yeux comme elle peut et termine le rinçage par un coup de griffe dans l'oreille. Et en plus, c'est trop tard pour t'enfuir.
La voilà qui taille ensuite dans tous les sens (sauf derrière), commence déjà à te vanter les mérites de la crème top moumoutte à mille dollars qu'elle va t'appliquer sur les cheveux, et continue de couper sec tout en regardant l'écran de télé derrière elle.
Ca coupe. Beaucoup. Sauf derrière.
La moitié de tes cheveux sont par terre et elle commence à sécher. Sans brosse. Juste avec les doigts qu'elle entortille dans ce qu'il te reste sur la tête. Avec son pot de crème magique qui lui colle les doigts à ton cuir chevelu.
En moins de trois minutes, tu ressembles à Meg Ryan en 1980.
La classe.
Même pas sportive. Juste moche.
Tu paies (parce que tu n'es pas encore assez grande gueule pour faire un scandale, surtout que vu ta gueule, tu as intérêt à être discrète si tu veux garder un peu de dignité) et tu t'en vas.
Direction la douche.
Et la prochaine fois, tu les couperas toi-même, ça ne sera pas pire.