Le verre n'est qu'à moitié vide, mais si tu le renverses, il te mouille
En musique: Julien Clerc - Laissons entrer le soleil
Etre là et ailleurs à la fois.
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Voir coexister le pire et le meilleur. Le bonheur et la tristesse. L'envie de faire des projets fous qui vous rendent vivants, et la peur de tout perdre. Les rires et les larmes. L'intense et le désespérant.
Je me disais bien qu'il n'était pas possible de n'avoir que du bon. Alors il y a le moins bon qui s'invite. Avec l'impression de devoir passer une porte à chaque fois que l'on va de l'un à l'autre. Et de lutter intensément pour que ce qui est sombre ne vienne pas déteindre sur la lumière.
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J'aimerais être là pour ceux qui ne vont pas bien autour de moi. Et Dieu sait s'il y en a. Je ne parle pas de tous les gens qui vont mal et qui nous entourent mais qu'on ne connait pas. Non, je parle de ceux que j'aime. Et pour qui je ne suis pas vraiment là. Je veux dire, là à prendre les problèmes à bras le corps. Et à les porter un peu avec eux.
Je ne sais pas si c'est cela, la lâcheté. Non, je ne crois pas. Je pense fort à eux. Mais quelque chose en moi refuse de se laisser submerger. Ce serait comme se mettre un peu les pieds dans la marée noire alors que j'en sors tout juste.
Des années à vivre dans un univers gris. Avec le désir immense de laisser entrer le soleil. Et profiter, comme tout le monde au moins une fois dans sa vie, des belles choses.
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Le retour de l'angoisse. Celle de la fin du mois de mai. Qui t'étreint déjà. Par vagues un peu brusques qui arrivent sans prévenir.
Est-ce que je vais y arriver? Si tôt. Encore.
Et l'impression de ne toujours pas avoir pris la mesure de ce qu'il s'est passé.
Ton père est mort. Il ne reviendra plus.
Sentir au flot de larmes qui te submerge que le chemin est encore infiniment long. Et qu'il se fera seul.
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