27 novembre, les demi-dates.
En musique: Ismael Lô - Tajabone
Cette nuit, j'ai rêvé que mon père avait repris l'écriture de son blog.
Avec un texte immensément long dans lequel il disait que j'étais responsable de sa mort.
Un texte dur et implacable. Avec des mots en gras, en gros, en italique, en majuscules. Que je n'arrivais pas à lire vraiment mais dont la teneur était claire: il écrivait avec la plus grande virulence que j'étais à l'origine de toutes ses douleurs.
Paradoxalement, en lisant ce message, ce n'était pas la violence des mots qui me faisait mal, mais l'idée selon laquelle si mon père avait pu écrire ce texte, alors cela signifiait qu'il n'était pas vraiment parti. Qu'il venait de sortir du bois d'où il se cachait, et que toutes ces épreuves n'avaient été qu'un test qui prenait désormais fin. Mon père allait reparaître à nouveau, même s'il m'avait condamnée.
Je me suis réveillée en sursaut, en nage et en larmes.
La première impression qui m'est venue à cet instant est celle de ceux qui n'ont jamais réussi à se faire une raison; j'ai ouvert les yeux avec la conviction d'avoir eu raison de ne jamais renoncer à l'hypothèse selon laquelle mon père était toujours vivant; quelque part.
Quand j'ai retrouvé mes esprits, celui de mon père s'est enfui, et dans la foulée j'ai alors pensé: Sombre idiote, ton père n'est plus là. Depuis un an.
Avant de me reprendre et de dire à voix haute, dans le silence du dimanche matin: Trois ans et demi tout pile.
Et le coeur encore se serre.