Nous avons parlé de toutes ces choses qui nous lient
En musique: Cesaria Evora & Salif Keita - Yamore
Mon coeur part en lambeaux. Et aujourd'hui seulement je comprends pourquoi ma mère pleure à ne plus s'arrêter depuis des jours.
Elle pleure parce qu'elle sait que tout ça n'est plus qu'une question de jours. Tout au mieux de quelques semaines.
D'habitude je sais que ma grand-mère est capable de nous surprendre et de se relever de tout.
Mais les miracles n'existent pas.
Et désormais, tout cela tiendrait du miracle.
Je lui ai tenu la main cet après-midi, et je l'ai tartinée de crème. Baume réparateur. Pour tout ce qui peut l'être.
Elle m'a regardée avec ses yeux brillants, et j'ai compris tout ce qu'elle me disait. Sans jamais ne rien dire.
J'ai deviné les sourires lorsque je lui parlais de la Bretagne et de sa maison; lorsque j'ai raconté les histoires de feux de cheminée et d'arbres que l'on coupe, des herbes que l'on ratisse et du bruit des vagues.
Je lui ai parlé de la plage et des algues, du petit port avec ses bateaux qui tanguent et des crêpes au salidou si chères aux enfants.
J'ai vu la brume dans ses yeux, elle me suivait dans mes histoires.
Et ensemble nous sommes parties voir la mer, peut-être une dernière fois.
Comme lorsque j'étais petite et que l'on rentrait de vacances, il fallait dire au revoir. Et accepter d'en pleurer.