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La Vie Trampoline
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20 juillet 2010

L'histoire de Marie qui pensait que Léonardo était vraiment sur le Titanic

En musique: Carl Orff - Carmina Burana

D'un revers de la manche, envoyer balader une vie lisse et prévisible, bien sous tous rapports et incroyablement passe-partout. Ouvrir la bouche et dire simplement: "Ce n'est pas pour moi, je préfère le désordre".

Marie aurait voulu monter sur la table ce jour de repas de famille où l'on fêtait les vingt-cinq ans de mariage de ses parents et hurler à pleins poumons. Hurler pour arrêter ces discours sur le bonheur qui dure, intact et sans nuages, dont on a planqué les trahisons dans une armoire bien scellée. Hurler "Vive le Chaos!" pour ne pas avoir à pleurer du champ de ruines qui habitait sa vie.

Elle aurait voulu se tourner vers son mari et lui dire "Tiens, tu vois, nous par exemple, ça fait sept ans qu'on s'emmerde, je t'ai trompé et j'ai mal. Mal parce que j'ai eu à peine le temps de goûter à la passion qu'elle m'a été retirée". Elle aurait parlé de cet autre, cette rencontre improbable et fulgurante, de ces allers-retours d'hésitations, de cette distance soudaine qui s'invite alors que l'histoire a peine commencé.

Elle aurait pu tout quitter. Et l'aimer. Lui, ses enfants, son jasmin. Peu importe les années, les difficultés, l'avis des autres. Juste accepter ce qui arrive, tendre la main au bonheur inattendu, faire de la place autant que nécessaire. Oser une situation non conforme. Se glisser dans une joie simple et une tendresse sincère.

A peine le temps d'imaginer que tout cela est possible que l'histoire se conjugue déjà presque au passé. Après la tornade, le silence. Comme un sinistré qui ne comprend pas pourquoi le cyclone a ravagé sa maison en laissant indemmes celles qui sont à quelques kilomètres. Et se demander s'il faut rebâtir sur la ruine ou aller voir ailleurs.

Marie avait aimé la tempête, comme un marin posté sur son bateau qui tangue, le vent dans les yeux et les vagues en plein visage. Elle aimait moins l'accalmie du navire arrêté sur une mer d'huile avec pour seul horizon une ligne droite et nette.

Dans sa tête, le bateau avait chaviré lorsque le gâteau plein de crème était arrivé, surmonté d'un cheval en plastique sur lequel était écrit "Félicitations". Au lieu de monter sur la table, Marie avait alors simplement murmuré "Bon appétit".

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Commentaires
O
je n'ai pas cette ambition! Si déjà j'arrivais à écrire les ordonnances de manière lisible, ce serait un grand pas! :)<br /> O.
E
Olivier > j'aime ton pragmatisme... tu n'écriras jamais rien pour Arlequin :)
O
ma chère Emma, <br /> Marie n'aurait pas du perdre son temps avec ce repas et ces chevaux miteux, cet autre (imbécile) aurait mieux fait d'apprécier le cadeau qui lui était offert par la vie, et au lieu de constater les ravages de la tempête, ils auraient du la suivre pour ne jamais rencontrer le calme plat. <br /> C'est pourtant simple, non? ;)<br /> Je t'embrasse - O.
La Vie Trampoline
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