Si tu sens la vague venir, ne la coupe surtout pas, surfe dessus sans tomber
En musique: ABBA - gimme gimme
J'avais proposé au lion de venir avec moi. Mais il a préféré voir sa maman.
(oui, je sais, c'est impardonnable, il commence bien mal... oui, oui, je sais, idem, je pensais qu'en fréquentant un mec de 40 piges j'éviterais le souci de la mère omniprésente, mais là, je crois que ça donne raison à mon projet d'aller piocher chez les septuagénaires, parce qu'au moins avec eux, on est presque sûre d'avoir réglé le problème... mais bon, il se trouve que dans mon cas qui m'occupe aujourd'hui, elle est toujours là... et puis on va dire que c'est un mauvais hasard du calendrier, c'était une date un peu triste pour le lion et sa maman, alors bon, comme je sais à quel point une date anniversaire d'un papa parti peut vous mettre très mal, je pardonne sans trop de problème... je garde juste le coup de pelle à gâteau pour une prochaine fois).
Bon. Donc. Le lion avait mieux à faire, et j'ai décidé d'emmener ma mère. Finalement c'était une bonne idée, nous avons passé un super moment. Et puis, comment dire, sur un plan tout à fait psychanalytique, vu son passé et le mien, j'ai trouvé l'occasion trop belle de régler un compte ou deux.
Nous sommes allées voir la pièce de théatre: "Les hommes viennent de Mars, les femmes viennent de Vénus". Une mise en scène librement tirée du livre hyper connu de John Gray. Un seul acteur, Paul Dewandre.
Une heure et demie à se plier les côtes et à saoûler le voisin en disant: "putain que c'est vrai, ça!"
L'objectif: se faire rappeler toutes les raisons qui font que les hommes et les femmes ont par nature de vraies difficultés à se comprendre, quand tout commence par le mystère de l'homme qui zappe et la femme qui parle des heures pour ne rien dire.
L'homme, cet être un peu bizarre qui passe son temps à prouver ses compétences, à vouloir régler ses problèmes seul, quitte à se murer dans une grotte qu'il vaut mieux ne pas approcher quand on est une femme, à réagir en permanence de façon rationnelle et à la recherche d'une reconnaissance quotidienne de son talent.
Face à l'homme, la femme, cette dingue qui a le moral en forme de vagues qui n'aspire à rien d'autre qu'à une compréhension totale et à des attentions sincères, branchée sur le mode émotionnel et en permanente quête d'échanges. Celle qui oblige l'homme à s'épancher pour avoir le sentiment d'être dans la complicité de couple.
Cette pièce est très drôle tant que l'on accepte le principe du cliché, elle fait rire les hommes et les femmes (mais pas aux mêmes moments), et on en sort... démasqué.
Le lendemain, le lion tient absolument à me montrer les super-pouvoirs de sa télé grand écran (pour les pouvoirs érotiques, on repassera), et se met à zapper comme un fou. Je réprime un sourire lorsque je me surprends à vouloir entamer la conversation sur le sujet télé... et je me tais très vite car j'ai bien retenu la leçon (l'homme ne sait pas faire deux choses à la fois, encore moins devant une télé, et pire, ça l'énerve qu'on lui demande de refermer le fichier écran plasma pour des discussions sans grand intérêt, il faut l'avouer).
En même temps, quand son choix finit par se fixer sur un reportage sur la misère au Mozambique, tu te dis qu'une sieste en silence sur l'épaule du lion qui s'endort fait partie des joies simples qu'il serait dommage de gâcher par des mots sans importance.