Elle se mit en position du poirier et s'écria: "maintenant, je suis moi-même".
En musique: Le bruit des vagues (sur le port de St Jacques)
La vague s'est abattue dans un grand bruit sourd, elle a ramassé ce qu'elle a pu, a fait place nette et l'homme a posé ses pieds sur le sable mouillé pour y laisser son empreinte.
La vie est entrée en moi comme un grand courant d'air, celui qui passe juste avant la tempête, le temps de prendre conscience que quelque chose arrive, mais un temps trop court pour sauver quoi que ce soit. Un temps d'alerte pour te dire qu'il est déjà trop tard, le vent a tourné.
Le hérisson s'est noyé dans la vague et le lion, aussi fort soit-il, a été balayé par le vent. Ou peut-être que tout ça est l'oeuvre de Monsieur A.
Je sais, c'est compliqué.
Compliqué comme quand on se sent incroyablement vivant et réceptif à ce qui arrive. Comme quand un homme bien dans ses pompes décide de pousser votre porte en demandant s'il y a quelqu'un. Comme s'il passait un peu par hasard et qu'il avait vu de la lumière.
L'homme éponge. Celui qui prend toute la place en quelques minutes. Celui qui dégage les autres avec une facilité déconcertante et imprévue.
Celui qui dit "me voilà".
Tu as quinze ans, cent ans, ou juste ton âge. Tu ne sais plus vraiment. Parce que tu es précisément dans ce courant d'air et tu te demandes s'il faut tout barricader en espérant que rien ne s'envole, ou s'il faut au contraire laisser les fenêtres ouvertes et oser tout balayer.
Monsieur A n'a pas de placard qui déborde, Monsieur A a quelque chose au fond des yeux d'un peu mystérieux. Le grain de folie qui fait écho au tien. Des idéaux qui te parlent.
Et Monsieur A a un chat.
Qui s'appelle Loulou.