Vous me mettrez du lard, du cochon, et quelques rondelles de boudin
En musique: A. Bashung - Vertiges de l'amour
La page est tournée. Le lion et le hérisson appartiennent au passé. Quelques sourires et quelques mots qui s'invitent au présent, mais l'amour, lui, n'est plus d'actualité. Il le faut. Même si tu gardes pour eux une affection qui n'est pas prête de s'éteindre vraiment.
Le lion se laisse porter par la vie. Il quitte le pays l'été prochain pour plusieurs années, vers une destination un peu plus proche de ses enfants. Tu en éprouves une joie sincère, même si tu sens que cet homme est décidément libre de toute attache. Ici ou ailleurs, rien ne le retient, et tu ne sais pas si c'est une chance. Tu es un peu triste. Triste qu'une armure soit aussi lourde et difficile à fissurer. Triste de ne pas avoir réussi à redonner à cet homme l'envie d'aller vers les autres et d'oser aimer à nouveau.
Le hérisson et ces rumeurs. Celles qui vont de tes oreilles à ton coeur sans passer par la raison. Celles qui te font mal encore, là où tu pensais avoir fait ton ménage. Le hérisson, l'homme à femmes, dont on ne se demande pas avec qui il a couché, mais avec qui il ne l'a pas fait. Où tu finis par te dire que tu as non seulement été une ligne sans importance sur une longue liste, mais où tu t'es peut-être trompée. Avec ce désagréable sentiment d'avoir fait l'erreur d'aimer sur le territoire de l'indifférence. Là où tu devrais te réjouir d'avoir fait les bons choix.
Et Monsieur A. Celui qui a souffert. Comme les autres. Qui a été heureux. Comme les autres. Qui a vécu. Comme les autres. Que tu aimes. Différemment. Avec cette impression douloureuse que ton coeur peut exploser à la moindre déception. Lorsque tu as pris ce risque infini de laisser la porte ouverte. Cette même porte entrebaillée qui a permis au lion et au hérisson d'entrer. De belles histoires à ne pas renier, mais qui te laissent au fond du coeur le sentiment un peu amer d'avoir fait une erreur.