Dormir, c'est un truc pour les chats, pas pour les humains
En musique: Ismaël Lô - Tajabone
La nuit, parfois, il y a comme des airs de déjà vu qui reviennent. Des refrains que l'on connaît bien. Avec lesquels on ne sympathise jamais mais que l'on ne chasse pas. Parce que cela ne sert à rien.
Ces questions que l'on sait inutiles mais qui sont bel et bien là.
Des échos qui s'entrechoquent.
L'impression d'avoir reçu un bonheur par erreur, et la peur que l'on vienne un jour te le reprendre sans prévenir. Ne pas croire possible ce qui t'arrive, y goûter un peu et sentir que tu n'oses pas tout prendre.
Et cette rancoeur. Celle qui ne part pas. Ne pas s'empêcher de repenser à celui qui t'a fait mal, et se demander si un jour il comprendra l'ampleur de ta douleur. Réaliser qu'elle est toujours bien là, cachée dans un coin. Remercier le Ciel de ce temps parfait qui t'a mis sur la route de Monsieur A au bon moment. Et te dire qu'un jour peut-être, aussi exceptionnel soit-il, il t'entraînera dans un fond plus lointain encore.
Repenser à cette phrase de Monsieur A. J'ai hâte du jour où ensemble, avec les enfants, nous reformerons une cellule familiale.
Il a dit ça un soir. Au téléphone. Et tu n'as rien su répondre. Parce que ton corps tout entier a été envahi d'une larme géante. Un tsunami, en ce moment, c'est pas drôle. Mais c'était à peu près ça. Quand tout est emporté et que tu ne peux rien faire. Rien dire. Quand tu es prisonnier d'une émotion trop forte. A mi-chemin entre la panique et la tristesse. Avec au milieu quelques gouttes de joie, juste histoire de.
Tu te sens brusquement étrangère à toi-même. Comme si au fond de toi, une petite voix était en train de te dire: "tu veux de la vie, en voilà, mais ne t'enivre pas, tu n'as pas l'habitude".