Ca dégouline un peu. Mais ça ne déborde pas.
En musique: Salif Keita - Calculer
La nuit, il faudrait se taire. Ne pas se laisser aller. Ou alors accepter que l'on puisse ouvrir son coeur d'une manière outrancière en assumant le risque. Donner à l'autre toutes les armes pour te faire mal, un jour, même plus tard.
L'autre soir, avec Monsieur A, au téléphone.
Je sens bien que quelque chose ne va. Je le sens contrarié. J'hésite, et puis demande. Il hésite à son tour et finit par lâcher le morceau. Un souci professionnel. Des hésitations, des craintes, des frustrations.
D'un seul coup, Monsieur A vide son sac. Il n'attend pas vraiment de réponse, je crois. Alors je l'écoute.
Il veut que les gens qui l'aiment soient fiers de lui. Alors il flippe sur la décision professionnelle qu'il doit prendre.
En quelques mots, il me montre sa faille. Toute entière. Il est à nu et me donne ses faiblesses.
Et nous parlons pendant deux heures.
Sur ce qui fait que nous sommes fiers de ceux que nous aimons.
J'ai l'impression d'être profondément banale, mais ses enfants ne seront pas fiers de lui parce qu'il aura pris telle ou telle décision. Non. Ses enfants seront fiers parce qu'il est dans leur vie, dans leur quotidien, là pour les problèmes, là pour les joies, là pour toutes les choses simples que l'on partage. Silence au bout du fil.
Monsieur A et moi avons ouvert notre blessure commune ensemble.
Nous sommes fiers de nos parents pour les moments de vérité qu'ils nous ont permis de vivre.
Et depuis hier soir, je suis fière de Monsieur A.